Les taux records enregistrés au mois d’août incitent un nombre toujours plus grand d’acheteur de franchir le pas de l’acquisition immobilière. Dans plusieurs pays d’Europe, les taux négatifs proposés par les banques permettent désormais de s’enrichir en empruntant pour acheter de l’immobilier. Alors à quand les prêts à taux négatifs en France ?
Depuis quelques jours la banque danoise Jyske Bank propose à ses clients d’emprunter sur dix ans à taux d’intérêt négatif fixe de -0,5 %. Concrètement, un client qui emprunterait un million d’euros ne devra rembourser que 999 500 euros dix ans plus tard. Une situation extrême liée à la faiblesse des taux d’intérêt imposée par la BCE. Les banques préfèrent prêter de l’argent à taux négatif plutôt que de prêter ce même argent à des taux encore plus négatifs aux entreprises ou de payer pour placer ces sommes auprès de la BCE. Une aubaine pour les épargnants. Plus ils s’endettent, plus ils s’enrichissent. Si la tendance est la même dans toute l’Europe, malheureusement en France, les banques ne peuvent pas proposer des crédits à taux négatifs, le Code civil prévoyant que l’emprunteur est “tenu de restituer le capital emprunté”. Certaines banques prennent en outre leurs précautions en proposant des crédits “capés” dont le taux ne peut jamais descendre en dessous de 0 %.
Reste que les taux d’intérêt en France ont également atteint un niveau historiquement bas. Au mois d’août, la tendance des taux de crédit immobilier est toujours à la baisse. Preuve que les taux ne cessent de baisser, le taux moyen appliqué en juillet sur 20 ans était de 0,96 % pour la clientèle du courtier Cafpi (0,56 % sur 10 ans, 0,82 % sur 15 ans et 1,15 % sur 25 ans). Un niveau très inférieur a celui de l’inflation qui atteint 1,7 % sur un an.
Des taux bas qui attirent particulièrement les primo-accédants. Alors qu’en juin le montant moyen emprunté était de 213 557 € sur 248 mois avec un effort de 5,39 années de revenus, en juillet ce montant est passé à 218 730 € sur 248 mois pour un effort de 5,18 années. Cette augmentation du montant emprunté et diminution de l’effort consenti par les primo-accédants est permise par la forte concurrence interbancaire favorable à un premier achat.
Les autres accédants profitent aussi des taux bas et voient leur pouvoir d’achat immobilier augmenter, puisque le montant moyen de l’emprunt qui atteignait 265 476 € sur 202 mois en juin est passé à 278 023 € sur 198 mois en juillet, et que l’effort consenti est resté quasi inchangé, le prix du bien représentant 4,73 années de revenus en juillet pour un accédant (contre 4,76 années en juin).