Alors que le marché de l’immobilier est quasiment à l’arrêt en raison de la crise du coronavirus, un autre élément risque de ne pas faciliter son redémarrage : la hausse du taux des crédits.
« En ce début de mois d’avril, l’ensemble des barèmes affichés par les banques a augmenté en moyenne de 0,25 point de pourcentage sur toutes les durées. Cela donne des taux moyens de 1 % pour un emprunt sur 10 ans, 1,10 % sur 15 ans, 1,50 % sur 20 ans et 1,60 % sur 25 ans »,
Ces hausses sont « relativement maîtrisées », indique de son côté Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com. « Elles sont comprises entre 0,05 et 0,40 point selon les durées, les profils, et les établissements bancaires, pour une hausse moyenne comprise entre 0,20 et 0,30 point. Du côté des meilleurs dossiers, les augmentations sont évidemment plus limitées et les dossiers considérés comme excellents, c’est-à-dire avec de l’épargne disponible, restent inférieurs », détaille t-elle.
Toutefois, le coût du crédit s’est nettement renchéri dans certaines banques : « 0,70 point pour l’une d’entre elles sur les moins bons profils ! », pointe Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Ce courtier relève que ces remontées de taux concernent essentiellement des banques régionales, mais également une banque nationale.
« Sur vingt ans, une grande banque propose désormais des taux de 1,35 % à 2,35 % en fonction des revenus, contre de 0,85 à 1,65 % en mars », précise Vousfinancer. « Dans le contexte, ces remontées peuvent être un véritable frein à la reprise. D’autant que les taux de l’usure ont encore baissé en avril. Comment feront les ménages modestes qui voudront acheter avec des taux supérieurs à 2 % sur vingt ans, quand le taux d’usure est à 2,51 % ? », alerte Sandrine Allonier.
Rappelons que le seuil de l’usure est le taux maximal auquel un crédit peut être accordé (taux tout compris, donc frais de dossier et assurance emprunteur inclus). S’il est voué à protéger l’emprunteur contre des taux abusivement onéreux, il se retourne paradoxalement parfois contre les emprunteurs les plus fragiles (âgés, modestes, avec des soucis de santé, etc.). Un taux d’usure très bas, comme actuellement, les empêchant d’obtenir un prêt car ils dépassent le taux en raison, souvent, de l’assurance emprunteur.